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Des rugbymen du Stade Aurillacois enfilent le costume d'apprenti d'un jour

L'Institut de formation professionnelle et permanente d'Aurillac a recruté ce vendredi 8 février, trois nouveaux apprentis : deux joueurs et un entraîneur du Stade Aurillacois.

L'opération « Apprenti d'un jour » est organisée par la chambre des métiers et de l'artisanat du Cantal. Celle-ci vise à valoriser les métiers de l'artisanat en ouvrant les portes des centres de formation à des personnalités. Cette année, c'est l'Institut de formation professionnelle et permanente (IFPP) d'Aurillac qui a été choisi. Ce vendredi 8 février, trois hommes, adeptes de l'ovalie, ont troqué les crampons pour une toque et un sèche-cheveu : Paul Boisset (demi de mêlée), Grégory Fabro (pilier) et Thierry Peuchlestrade (entraîneur).

Paul Boisset, sous le regard amusé de ses comparses, a réalisé une sculpture en chocolat. « Bon, je vais être imaginatif, je vais faire un ballon de rugby », assurait le capitaine du Stade Aurillacois. Sauf que, lorsqu'on manipule le chocolat modelé avec ses mains, celui-ci a tendance à fondre sous l'effet de la chaleur naturelle.

« Attendez, on va prendre du chocolat plastique », a immédiatement proposé l'enseignant en pâtisserie. Dans ce chocolat, une certaine quantité de glucose a été ajouté. Aussi, il est plus facile à travailler à froid. En quelques tours de main, le demi de mêlée a réussi à façonner un petit ballon. « Allez, on a la forme, maintenant, on passe aux finitions ». Armé, d'un petit couteau, l'enseignant montre le geste, puis, quelques instants après, c'est au tour de l'apprenti du jour de le reproduire.

Pour moi, l'apprentissage est quelque chose d'essentiel. Nous sommes dans un département enclavé mais il nous faut garder nos jeunes pour que le Cantal puisse vivre. C'est pour ça qu'avec les métiers de l'artisanat, nous avons les moyens de les faire rester parce qu'ils sont bien formés. Aujourd'hui, on se rend compte que l'on manque de main-d'œuvre alors que ce sont des formations qui ont été dévalorisées. Pourtant, un jeune formé ici trouve immédiatement du travail ».

PAUL BOISSET (Demi de mêlée, apprenti pâtissier)

Dans les cuisines du restaurant d'application de l'IFPP, le colosse Grégory Fabro, pilier, écoute avec concentration la leçon de son professeur. « Aujourd'hui, on va faire quelque chose de simple et rapide : une omelette. Pour cela, nous avons besoin de trois œufs par personne, un peu de jambon, deux petits oignons rouges et du comté. Ça, c'est la recette originelle ». En quelques coups de couteau, l'enseignant émince l'oignon, les faits revenir dans une poêle puis ajoute le jambon. « Les œufs, on les bat à part. Puis, ils passent à la poêle avec un bon filet d'huile. » Au moment d'appliquer les gestes, Grégory Fabro semble peu à l'aise. « Comment vous faites pour tout tourner dans la poêle », demande-t-il à l'enseignant.

L'homme ne tarde pas à lui montrer ce petit coup sec, permettant à l'ensemble présent dans la poêle de se retourner sans ustensile. Derrière les fourneaux, quelques apprentis sourient. « Ça me rappelle des souvenirs », avoue Taïdi, élève en brevet professionnel 1ère année. « Mais ça va, il se débrouille plutôt bien quand même, renchérit son collègue Nicolas. Parce que le plus dur, c'est de retourner l'omelette dans l'assiette sans la casser. Et pour ça, il faut un vrai tour de main ».

Pour l'un des entraîneurs du Stade Aurillacois, Thierry Peuchlestrade, la suite s'annonce beaucoup plus difficile. Alors qu'il entre dans le salon de coiffure, une étudiante l'attend, les cheveux mouillés. « Voici un sèche-cheveu et une brosse ronde. Vous allez tenter de faire un brushing ». Mèche après mèche, l'homme s'exécute. « Ça va ? Je ne vous fait pas mal ? », demande l'homme un peu inquiet. « Tant qu'elle ne grimace pas dans le miroir, c'est que tout va bien vous pouvez continuer », rassure l'enseignante. Les gestes sont un peu maladroit, mais l'homme essaye de bien faire. « A non, c'est difficile vraiment. Je ne pensais pas que sécher les cheveux comme ça demandait autant de temps. La reconversion n'est pas au programme pour moi », assure l'entraîneur.

Chaque année, 350 apprenants sont formés par l'IFPP, dans les cinq pôles de formation de l'institut : alimentaire, hôtellerie-restauration, commerce-service, industrie et post-bac.

Source : www.lamontagne.fr
Article rédigé par Olivier Ceyrac